C'était la sortie de la semaine.
L'endroit où il fallait être vu. On
avait, comme disait Desproges, invité le
gratin, avec les nouilles dessous. Le
Président de la République
Bolivarienne du Venezuela, Hugo CHAVEZ était
en visite éclair en France. Après
avoir, en fin d'après midi, rencontré
Jacques CHIRAC à l'Elysée, il
était reçu par Georges SARRE (MRC)
dans la Mairie du XI ème arrondissement de
Paris. Un public trié sur le volet,
où l'on côtoyait des
personnalités politiques ou journalistiques,
allant de Jean Pierre Chevènement (MRC)
à Bernard Cassen (président d'honneur
d'ATTAC), en passant par Maurice Lemoine, Serge
Halimi et Ignacio Ramonet, du Monde Diplomatique,
Karl Zéro, Jean François
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Khan (en espérant qu'il n'ait pas la
mauvaise idée de vouloir écrire ce
qu'il pourrait être tenté de
considérer comme un article) ou
Danièle Mitterrand, était venu saluer
Hugo Chavez.
200 personnes en tout et pour tout, comme vous
l'aurez remarqué pas forcément
reconnues pour la teneur révolutionnaire de
leur discours. Quel hétéroclisme dans
cette assemblée, où l'on rencontrait
dans un même salon ceux qui, alors que le
gouvernement chaviste était en pleine
tourmente, ont travaillé à leur
niveau pour sa défense, ceux qui
étaient là pour se faire voir, et
ceux qui désespérément tentent
de se raccrocher au train de la réforme
bolivarienne en marche ! Notons, en plus des
organisateurs déjà cités,
l'implication du collectif ALBA France, de
l'association CubaSi France, de CubaSi France
Provence et la présence du P.C.F.
Parler d'Amérique Latine, c'est commencer
à rêver. Ecouter deux heures de
discours d'Hugo Chavez sur le processus
révolutionnaire à l'uvre au
Venezuela, c'est entrer de plein pied dans ce
rêve. Mais ne nous y trompons pas, Camarades,
la partie est loin d'être gagnée. Le
Venezuela ne crie pas victoire aujourd'hui,
même si le processus révolutionnaire a
bien été enclenché et que la
construction du socialisme est en marche. Hugo
Chavez attire donc notre attention sur le nombre
d'expériences de cette sorte qui, en plein
déroulement, se sont retrouvées au
point de départ, « tel Sisyphe voyant
son rocher dévaler la pente au moment
d'atteindre le sommet... » Le processus
bolivarien en effet est aujourd'hui attaqué
de tous côtés par les médias de
la plupart des pays et par le gouvernement
étasunien qui accuse le Venezuela de vouloir
initier des recherches nucléaires pour
pouvoir les atomiser. A travers le Venezuela, il
importe que nous en ayons tous conscience, c'est
aujourd'hui l'avant-garde de la Révolution
qui est attaquée. Une Révolution qui
revendique son internationalisme, au travers
d'actes aussi concrets que l'instauration d'accords
comme Pétroandine, Pétrocaribe, ou
l'ALBA. Une révolution qui n'a cessée
de proposer son aide aux peuples démunis, y
compris au peuple nordaméricain (« Ce
n'est pas d'aller à la Maison Blanche qui
est mauvais, c'est d'y aller à genoux
»).
Selon Hugo CHAVEZ, le Venezuela aujourd'hui n'a
pas le choix : il doit renforcer son processus
révolutionnaire, « pour ne pas retomber
dans la barbarie ». Il doit continuer à
avancer sur le chemin de la construction d'un
nouveau socialisme, fier, libérateur,
égalitaire, propre au Venezuela
marqué par le poids de l'histoire et les
expériences soviétique ou cubaine.
C'est pour défendre ce processus, dont les
premières victoires sont déjà
visibles, avec le succès du plan de
santé publique Barrio Adentro ou du plan
d'alphabétisation Robinson (le 28 octobre,
le Venezuela sera déclaré libre
d'analphabétisme), tous deux en
coopération avec Cuba, que le Venezuela a
besoin de notre aide. C'est pour faire pendent aux
mensonges médiatiques, pour rétablir
la réalité du premier pays qui ose
s'engager dans la construction du socialisme
après la chute de l'Union Soviétique,
et qui tente de le faire sereinement, en accord
avec le peuple, dans le respect des principes de
démocratie participative que le Venezuela a
besoin de notre aide.
"Ahora si, la historia tendrá que
contar con los pobres de América." Plus
de 40 ans après qu'Ernesto Guevara ait
prononcé cette phrase à la tribune
des Nations Unies, le processus de
révolution bolivarienne nous laisse
espérer en voir enfin une
concrétisation à l'échelle
continentale.
Olivier LOPEZ
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